Il aura fallu dix ans et un deuxième procès pour qu’un témoin se souvienne soudain vendredi : l’amant de Suzanne Viguier lui aurait dit avoir visité la maison de sa maîtresse le jour de sa disparition, en 2000. Suzanne Viguier n’a jamais été retrouvée et son mari, l’universitaire toulousain Jacques Viguier, qui comparaît en appel après un acquittement en première instance, est soupçonné de l’avoir tuée.
L’amant en question, Olivier Durandet, n’a jamais signalé cette visite. Cette révélation tardive concernant le principal témoin à charge fragilise l’accusation. Et elle est venue clore une première semaine difficile pour le ministère public. L’avocat général Marc Gaubert n’a jamais voulu voir comme suspect que le seul Viguier, lequel aurait occis son épouse et aurait fait disparaître son corps. Le voilà appelé à douter.
Après l'acquittement de l'accusé par les assises de Haute-Garonne en avril 2009, l'accusation comptait sur cet appel à Albi (Tarn) pour renverser la donne. Ces premiers jours ne seront guère allés dans ce sens. Jacques Viguier paraît en pleine possession de ses moyens, comparé aux précédentes assises où il était sous traitement. Mais la petite forme ne semble pas vouloir quitter le magistrat de l'accusation. «Vous vous trompez de procès !» lui jette Eric Dupont-Moretti, l'avocat de Viguier, quand Gaubert est le seul à penser que Suzanne Viguier avait le sida. «Je ne me suis pas trompé», se défend-il quand ce même avocat lui fait remarquer qu'il