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Interview

«Les campagnes ne sont plus des territoires ringards»

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Jean-Yves Pineau est directeur du Collectif ville campagne :
publié le 15 mars 2010 à 0h00

Jean-Yves Pineau est directeur du Collectif ville campagne, qui accompagne les territoires souhaitant mettre en place des politiques d’accueil de nouvelles populations, ainsi que les personnes désireuses de s’installer en milieu rural.

Les campagnes attirent-elles les citadins ?

Oui, même s’il s’agit d’abord d’une attractivité résidentielle par choix ou par nécessité. Le logement est devenu un élément vital pour les gens qui vont à la campagne parce qu’ils trouvent à se loger moins cher ou plus grand. Avec les conséquences que l’on sait : le grignotage des terres agricoles, des lotissements sans âme. Il y a vraiment des questions à se poser sur les rapports entre les villes et les territoires ruraux. Il faut changer cette posture.

C’est-à-dire ?

Les campagnes ne sont plus des territoires ringards, tels qu'on les percevait à l'époque de la révolution industrielle. Selon le sondage Ifop que nous avions commandé en 2009, onze millions des personnes habitant en agglomération envisagent un jour de vivre à la campagne, et cela concerne plus d'un jeune sur deux de 18 à 35 ans (53%). Deux tiers des citadins voient dans les espaces ruraux des territoires d'avenir. Mais il y a une forme de paradoxe : au moment où les campagnes retrouvent du carburant avec des gens qui veulent y venir, l'Etat se rétracte. Au lieu de penser les services publics comme des investissements, on pense ratio, vision à court terme. Et puis qu'est-ce qui fait l'aménagement du territoire depuis trente ans ? C'est l'avènement de l'automobile, les hypermarchés, le prix du f