Technique controversée d'assistance médicale à la procréation, la GPA (gestation pour autrui) suscite des discours passionnels et souvent confus. Il importe donc de situer aussi clairement que possible les différents enjeux de l'affaire, tant au plan anthropologique que pragmatique. En précisant déjà que la GPA peut prendre trois formes distinctes : soit une femme porte pour un couple un enfant conçu à partir de ses propres ovocytes par insémination du sperme du compagnon d'une femme infertile. Elle est ainsi mère génétique et génésique à la fois. Soit elle porte un enfant conçu à partir des gamètes du couple demandeur, enfant qui sera alors génétiquement celui des parents d'intention. Soit encore elle porte un enfant conçu à partir du sperme du père et de l'ovocyte d'une femme tierce (en cas d'infertilité à la fois utérine et ovocytaire de la mère d'intention). Dans ces deux derniers cas, l'enfant ne sera pas génétiquement celui de la femme qui mènera la grossesse. On le voit, plusieurs relations différentes s'organisent là entre la filiation, construction de toute façon sociale, la gestation, si centrale dans nos représentations du maternel, et les figures du «don d'hérédité», quant à elles partie prenante de notre imaginaire de la transmission. A cet enjeu-là du processus de procréation, envisagé spontanément dans sa dimension verticale (ce qui se transmet de génération en génération) s'adjoint alors une forme inédite de transmission, qu'on peut dire transversale : elle o
TRIBUNE
Il est déraisonnable de s’arc-bouter sur un interdit de principe
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par Sabine Prokhoris
publié le 19 mars 2010 à 0h00
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