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Libération
TRIBUNE

La société doit-elle rendre les gens heureux ?

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publié le 26 mars 2010 à 0h00

La crise économique et financière, qui vient de frapper la planète, a révélé la détresse morale de ses habitants. La société de tous les progrès, que promettait le règne omnipotent du marché, a semé un cortège de misère et de solitude. Pour endiguer ce phénomène dévastateur, un recours s’impose : l’Etat et son pouvoir de régulation. La puissance publique doit agir, mais pourquoi faire ? Préserver le mieux-être de tous ou assurer le bonheur de chacun ?

Les récentes élections et le taux d’abstention massif ont montré que la médiation politique, porteuse des projets de société, peinait à convaincre nos concitoyens. Mais parmi les votants, il a été préféré ceux qui, comme les Verts, proposaient une vision volontariste des changements de société plutôt que ceux retranchés sur le registre des principes. Est-ce raisonnable de choisir un projet de société qui trace le chemin à suivre pour être heureux plutôt que celui nous indiquant seulement la direction ?

La société doit-elle rendre les gens heureux ? Pour répondre à cette question nous avons demandé à Cécile Duflot et à Jean-François Kahn, de débattre. Et pour les questionner Patrick Viveret, philosophe et Yoann Duval, étudiant en sciences politiques.

Jean-François Kahn : J'ai toujours été frappé par le fait que le catholicisme, qui est une religion d'amour, a fini par faire brûler vif sur des bûchers les gens qui refusaient d'y adhérer ; parce que