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Libération

Le bonheur, une idée neuve !

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publié le 26 mars 2010 à 0h00

Le bonheur ? Une idée neuve dans la mondialisation. Une urgence pour les citoyens. Le Forum de Rennes, qui se tiendra les 26 et 27 mars, débattra de cette idée d'apparence intemporelle, qui prend soudain une actualité aiguë. La crise a interrompu la croissance : suffit-il de relancer le logiciel économique pour en sortir ? Ou bien faut-il poser des questions plus fondamentales comme celles-ci : la croissance rend-elle heureux ? L'accumulation des richesses matérielles, objectif principal des grandes nations du monde postmoderne, débouche-t-elle sur une société de bien-être ? Vaut-il mieux changer de valeurs et de perspectives ? Pendant plus de vingt ans, depuis que le déclin des grandes utopies a laissé la société marchande et démocratique seule en lice, cette question cruciale a été renvoyée à la sphère privée. Le marché promettait la prospérité matérielle, il revenait à l'individu d'y trouver son bonheur. Il y avait une certaine sagesse dans cette dichotomie : si l'Etat se mêle du bonheur des gens, pensait-on, il étendra son emprise sans jamais se limiter, comme dans les sociétés totalitaires. La critique du productivisme menée par l'écologie et l'altermondialisme, aussi bien que l'impasse où s'est lancé le capitalisme financiarisé, transforment la question. La société où l'individualisme est roi a débouché sur l'inégalité, la dureté du travail, le pillage de la nature. Par la voix des citoyens, à travers les interrogations des philosophes, sous la plume des économistes,