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Libération
CARNET DE SANTE

De l’hospice à l’hôpital : et l’hospitalité alors ?

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publié le 30 mars 2010 à 0h00

C’est un bel endroit, au bord de la Seine. L’hôtel de Miramion, quai de la Tournelle, est situé tout à côté de Notre-Dame de Paris et a longtemps été le siège de la pharmacie générale des hospices. Depuis 1934, s’y est installé le Musée de l’assistance publique de Paris. En ces temps de plan de rigueur dans les hôpitaux parisiens, ce musée, pourtant unique en France, est menacé. Jusqu’au mois de juin se tient une exposition : «L’humanisation de l’hôpital, mode d’emploi» (1). Le thème est peu folichon, et pourtant l’expo est passionnante. Comme un voyage, un long cheminement. On y découvre que la question de l’accueil à l’hôpital est une problématique toute récente. Pour faire vite, au tout début, les hôpitaux ne sont que des hospices dont la qualité de la réception n’est pas la première des priorités. Durant l’entre-deux-guerres, arrivent les classes moyennes, et avec elles, en 1928, les premières assurances sociales. Comment les recevoir ? Faut-il faire des pavillons à part pour éviter le contact avec les pauvres ? En tout cas, la question se pose. Et on découvre que le premier essai de repas à la carte a lieu dans les hôpitaux Cochin et Beaujon, en 1939.

De fait, c'est après la Seconde Guerre mondiale que la question de l'humanisation des hôpitaux va s'imposer. Mais en prenant, là encore, son temps. Imaginez… Il faut une circulaire, datée d'avril 1947, pour que soit donnée simplement «l'autorisation à la famille de rester auprès d'un malade mourant quelle que soit l'heu