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Libération

«La police n’a pas besoin des journalistes»

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publié le 3 avril 2010 à 0h00

Si les événements de Tremblay-en-France ont marqué les esprits, c'est qu'ils contenaient tous les ingrédients du mélange de réalité et de fiction qui forme le carburant de nos sociétés médiatiques. Les faits : «Lundi matin, il y a eu une grosse saisie de drogue à Tremblay, un million d'euros en cash ! Deux bus ont été caillassés», rapporte une étudiante…

A partir de là, plusieurs lectures sont faites. Une Marseillaise qui vote à gauche : «J'ai écouté les chaînes info, certains relient l'intervention de la police à un reportage sur TF1 le soir. Ils disent que la police serait intervenue pour couper l'herbe sous le pied des journalistes qui disaient qu'elle ne faisait pas son travail !»

Un Parisien qui vote à droite : «La police fait son travail, elle coupe l'herbe sous le pied du Front national ! Y a des millions d'euros qui pourraient être récupérés dans des quartiers où des gens roulent en Ferrari tandis que d'autres crèvent la faim !» Certains, qui ne votent plus toujours, sont perplexes. Coïncidence ou collaboration police-journalistes ? «Je me demande s'il y a un lien entre les deux», se demande une psychologue du travail. «Mais, s'il n'y a pas de lien, c'est une coïncidence extraordinaire !» s'étonne un hôtelier.

«On peut se demander si [au gouvernement, ndlr] ils ne se sont pas servis de ça pour relancer la polémique sur l'insécurité», avance un quadragénaire. «Moi je ne