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Libération
Reportage

Saïd noyé par la violence et la haine

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Le vigile d’un magasin de Bobigny retrouvé mort dans le canal de l’Ourcq avait eu une altercation avec un client irascible. Quatre hommes ont été mis en examen vendredi.
publié le 3 avril 2010 à 0h00

Saïd, 35 ans, vigile à Batkor à Bobigny (Seine-Saint-Denis) est mort, mardi soir, noyé dans le canal de l’Ourcq, pour avoir tenté de sauver sa chienne des griffes de quatre hommes venus l’agresser pour une banale histoire d’achat de pinceau et de pot de peinture à l’heure de fermeture du magasin. Les quatre hommes sont mis en examen, vendredi en fin d’après-midi, pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec usage ou menace d’une arme».

Bombe. S'il ne semble pas que les tensions communautaires récurrentes dans ce quartier soient directement à l'origine de l'attaque ayant précipité le décès par noyade de Saïd, l'agressivité est diffuse et omniprésente autour de l'enseigne. En témoigne cette passante qui habite les environs depuis une vingtaine d'années : «Il y a régulièrement des heurts entre populations dans les quartiers jouxtant la modeste zone commerciale. Une forte communauté juive habite à Pantin et les accrochages avec de jeunes Maghrébins sont monnaie courante. Pas plus tard que la semaine dernière des hommes cagoulés ont cassé toutes les voitures de la rue Pierre-Brossolette. Ça ressemblait à un règlement de comptes parfaitement ciblé puisque cette seule rue était visée. Dernièrement, le Franprix a aussi été braqué trois fois, le Kiabi une fois, et je sais qu'il y avait souvent des soucis de vols et de violences à la fermeture de Batkor.»

Mardi soir, entre 19 h 05 et 19 h 15, soit quelques minutes après l