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Mal-logés priés de patienter

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A Montpellier, des familles refusent d’habiter un immeuble insalubre. Les bailleurs sociaux ne se bousculent pas pour les reloger.
publié le 5 avril 2010 à 0h00

«On reste ici ! On reste ici !» crient les enfants. Ils sont une centaine, plus leurs parents, à occuper depuis dix-huit jours la Maison pour tous du Petit Bard, quartier populaire de Montpellier (Hérault). Ces 37 familles préfèrent camper dans des salles d'activités plutôt que retourner dans l'immeuble insalubre de la rue des Trolles. Une tranche de leur bâtiment a été démolie, dans le cadre de la rénovation engagée en 2004 par la mairie sous l'égide de l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru).

Incendie. Dans la partie qui reste à détruire, les murs suintent d'humidité, les plafonds sont en ruine. Certains laissent passer la lumière des logements au-dessus. «Cela fait trois ans que la chaudière ne marche pas, que je fais chauffer l'eau du bain avec la marmite», s'insurge Assia, mère de deux enfants. La Serm, la société d'économie mixte concessionnaire de la ville pour la rénovation, veut rassurer les habitants afin qu'ils rentrent chez eux. Elle a mandaté des spécialistes venus vérifier la sécurité des lieux. Mais l'expert de la société de contrôle Qualiconsult en a confirmé la dangerosité. «Les conduites de gaz traversent les caves. S'il y a un feu, elles peuvent monter en température et exploser. Or, les caves communiquent avec la cage d'escalier. Personne ne pourra évacuer.» Un pompier s'est rendu sur place le 26 mars. Il a préconisé de condamner l'accès aux caves et de vérifier la conformité des installations électriques