C’est une décision rare, que la justice n’a prise que six fois au siècle dernier. La Cour de cassation a annulé, hier, coup sur coup, deux condamnations en assises. Elle a tiré un trait sur les dix-huit ans de détention infligés à Marc Machin pour un assassinat, récemment avoué par un autre. Et elle a annulé les seize ans que purgeait Loïc Sécher pour le viol d’une adolescente, qui a rétracté ses accusations.

Déception. Après l'examen de ces dossiers de révision, les 2 et 30 mars, la Cour a pourtant décidé de renvoyer les ex-condamnés, redevenus présumés innocents, devant la cour d'assises de Paris, pour de nouveaux procès. Chez les proches et les avocats des deux condamnés, la déception semble l'emporter, malgré la victoire. «Pour la famille de Marc Machin, c'est choquant, estime M^e Louis Balling, son avocat. Il vous faut une simple garde à vue pour prendre dix-huit ans, et lorsque des faits viennent vous innocenter, un nouveau procès s'avère nécessaire pour les prendre en compte.»«La Cour a parfois du mal à comprendre que la justice s'est trompée, a commenté M^e Eric Dupond-Moretti, l'avocat de Loïc Sécher. Il aurait été plus juste d'annuler sans renvoi, puisqu'il ne subsiste rien des accusations contre lui.»

Le 2 mars, réexaminant l'affaire du meurtre de Marie-Agnès Bedot, en 2001, sur le pont de Neuilly, le parquet général avait requis l'annulation de la condamnation de Marc Machin à la lumière des f