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Libération

«On ne meurt pas avec 20 cm d’eau»

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Les habitants de Charron, où 150 à 180 logements sont classés en zone noire, dénoncent une injustice.
publié le 14 avril 2010 à 0h00

La petite Malory, 10 ans, explique à ses parents qu'elle s'enchaînera à la maison si des gens veulent l'empêcher de retourner y habiter. «Elle pleure quand on en parle, glisse sa mère. Le lendemain de la tempête, les psychologues nous ont dit qu'il ne fallait pas déraciner les enfants, qu'ils devaient continuer à côtoyer leurs copains, à garder leurs habitudes. Puis là, d'un seul coup, on ne se pose plus la question.»

Pamela, Ludovic et leurs deux filles habitent au 20 de la rue de la Marina, à Charron, commune sinistrée de 2 200 habitants, dont 150 à 180 logements sont classés en zone noire et promis à la démolition. Ils ont été relogés dans un lotissement à proximité. Leur maison a été envahie par plus de 80 centimètres d’eau. Mais malgré les murs tachés, les papiers peints en lambeaux et le mobilier détruit, leur seul souhait reste de rentrer chez eux.

Pénates. Dans la même rue vivent les grands parents, une sœur et toute une petite communauté qui a vu naître les enfants, se hèle d'un jardin à l'autre, flatte les chiens lorsqu'on les promène. C'est un quartier tranquille, juste en contrebas du village, bordé de champs et d'où l'on n'aperçoit la mer que de loin. Pour l'heure, ils ne sont que quelques-uns à avoir regagné leurs pénates. La rue est propre, beaucoup de volets restent fermés, mais déjà les stigmates du désastre semblent s'estomper. «On n'était même pas classés en zone inondable, ici, peste Ludovic. Faut qu'on nous e