Chauffeur de bus molesté à Orléans, conducteur de tram menacé avec un sabre à Nice, agression de contrôleurs à Montpellier, bus vandalisés dans un dépôt à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), un autre incendié à Tremblay (Seine-Saint-Denis), projectiles sur un autre à Marseille. Les agressions se sont multipliées récemment en banlieue parisienne et en province. Stéphane Gatignon, maire (Europe Ecologie) de Sevran - où deux bus ont été caillassés - tente d’apporter quelques explications à cette violence exacerbée.
Comment expliquez-vous cette flambée d’agressions contre les transports publics ?
Les caillassages ne sont pas un phénomène nouveau. Cette violence n’est ni anecdotique ni passagère, c’est un problème de fond. On a eu les émeutes urbaines, les voitures qui flambent dans les quartiers. Aujourd’hui, ce sont les bus ou les tramways qui sont pris pour cible. Nous sommes entrés dans une société où il n’y a plus de repères et de règles par rapport à la violence. Des jeunes sont capables de s’entretuer, de se lyncher dans des bagarres entre quartiers. Les agressions contre des conducteurs montrent que ces problèmes ne sont pas circonscrits à la seule banlieue parisienne. Ça fait tache d’huile à Orléans, à Montpellier, à Marseille, à Nice. On est dans une crise de société : le système économique des Trente Glorieuses, certes inégalitaire mais dans lequel chacun trouvait sa place par le travail, s’est écroulé. La précarité se diffuse. L’école, réceptacle des difficultés sociales des familles, est en train d’imploser. Il n’y a plus d’ascension sociale par l