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Libération
TRIBUNE

Retraites : les jeunes ne sont pas un alibi

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par Laurianne Deniaud, présidente du Mouvement des jeunes socialistes
publié le 30 avril 2010 à 0h00

Dans le débat public, les jeunes sont souvent l’argument de vente imparable d’une réforme d’ampleur voulue par la droite. Vous devez parler des retraites ? Vendre des sacrifices ? Rien de plus facile. Dites que vous le faites au nom des «générations futures» et le tour sera joué. Pourtant, jamais dans un débat de cette ampleur on a aussi peu considéré une génération et son avenir. Nous ne sommes que l’argument d’autorité justifiant l’augmentation de la durée de cotisation destinée à «pérenniser le système des retraites» à l’horizon 2050.

Cette communication sur des réformes structurelles qui seraient menées au nom de la jeunesse et de son avenir n’est qu’une imposture. Qui se soucie des jeunes ? Quelles sont les grandes réformes pour résorber leur chômage, pour régler leurs problèmes de logement, où est le volontarisme pour s’attaquer aux bas salaires et à la précarité ?

La réalité est que la droite a choisi de se désintéresser de la situation économique et sociale des jeunes de 2010, tout en prétendant préparer leur avenir. Il y a là un paradoxe flagrant, car comment assurer la pérennité d’un système de protection sociale fondé sur la solidarité, si d’ores et déjà la partie la plus jeune de la population est également celle la plus fragile ?

Avoir 20 ans aujourd’hui, c’est être jeune dans une société qui vieillit et qui, pour la première fois, voit une génération vivre moins bien que celle de ses parents. Nous sommes les principales victimes des crises qui affectent notre soci