Condamner et relaxer par le même arrêt. C’était une vraie difficulté pour la Cour de justice de la République (CJR), qui a rendu publiques, hier seulement, les motivations de son verdict dans l’affaire Pasqua. L’ancien ministre de l’Intérieur a été condamné, vendredi, à un an de prison avec sursis dans l’affaire de la Sofremi, l’office de ventes d’armes du ministère de l’Intérieur, mais relaxé dans les affaires du casino d’Annemasse et du déménagement de GEC-Alsthom. Difficile de ne pas faire deux poids, deux mesures.
Alors que Charles Pasqua a soutenu avoir ignoré l'existence «d'un système de paiement de commissions indues et de rétrocommission à la Sofremi», la cour juge au contraire qu'il a «mis en place ce système», qu'il lui a «apporté sa caution et l'a sciemment laissé perduré». «Sa proximité» avec les principaux acteurs «ne laisse pas de doute» sur son implication, note la cour. En particulier son rôle joué dans la nomination des dirigeants de la Sofremi, de concert avec l'intermédiaire Etienne Leandri. Mieux : «Le fait que les principaux bénéficiaires de ces rétrocommissions soient des proches du ministre atteste de son intérêt à la pérennisation d'un tel système.» Le fils de l'ancien ministre, Pierre-Philippe Pasqua, a perçu une somme de 9,8 millions de francs, et le député (UMP) Jean-Jacques Guillet 12 millions de francs pour renflouer le Quotidien du maire, qu'il dirigeait. «Les sommes obtenues sont importan