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Libération

Au collège Pasteur à Tours «il faut casser le ghetto»

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Depuis l’assouplissement de la carte scolaire, les élèves désertent l’établissement.
publié le 7 mai 2010 à 0h00

Dans le quartier du Sanitas, à Tours, le collège Pasteur ne détonne guère dans le paysage de barres d'immeubles construites dans les années 60. Dans cette cité populaire du centre-ville proche des lignes de chemin de fer, les élèves ont progressivement délaissé cet établissement, qui a intégré le réseau Ambition réussite au lendemain des émeutes de 2005. «Il y a dix ans, l'effectif dépassait les 300 élèves. Cette année, on avait 175 inscrits. Avec l'arrivée de nouveaux élèves, ils sont actuellement 185», évalue un agent administratif. Avec l'assouplissement de la carte scolaire, la tendance s'est accélérée. En deux ans et demi, Pasteur aurait perdu une cinquantaine d'élèves. «Dans les écoles primaires adossées au collège, sur 35 en classe de CM2, ils sont une vingtaine à opter pour d'autres collèges», assure l'agent.

Chute. Des propos corroborés par André Hussenet, inspecteur d'académie honoraire. La présidente du Conseil général d'Indre-et-Loire, Claude Roiron, lui a demandé une mission d'évaluation de la sectorisation existante pour les 56 établissements publics du département. D'après ses calculs, le collège enregistre une chute annuelle des effectifs de 17% à l'entrée en 6e. Les bons élèves, et plus généralement ceux issus des classes moyennes, ont été les premiers à quitter le navire, malgré un taux de réussite au brevet qui reste élevé : près de 85% l'an dernier. «Reste les classes sociales les plus défavorisées avec 90%