«A l'Etat d'assumer ses responsabilités.» C'est la conclusion de la sénatrice des Hauts-de-Seine Isabelle Debré qui a remis, hier, un rapport sur les mineurs étrangers isolés (MEI) à Michèle Alliot-Marie. La parlementaire UMP, missionnée en décembre par François Fillon, y détaille la situation de ces mineurs, orphelins ou coupés de leur famille pour des raisons multiples : oppression politique, guerre, filières mafieuses et, le plus souvent, pauvreté. Originaires à 40% d'Europe de l'Est (dont 17% de Roumains), d'ex-Yougoslavie, d'Afghanistan ou d'Afrique noire, ils étaient plus de 6 000 en France métropolitaine en 2008.
Pour améliorer leur prise en charge, la sénatrice formule plusieurs propositions. Dont trois reprises par la garde des Sceaux. Premièrement, la question des mineurs étrangers isolés sera confiée «d'ici l'été» à la protection judiciaire de la jeunesse (dépendante du ministère de la Justice), qui constituera un interlocuteur unique pour les associations, les ministères de l'Intérieur, des Affaires sociales et des Affaires étrangères. Deuxièmement, Brice Hortefeux (Intérieur) et Eric Besson (Immigration) vont être sollicités pour installer, dans les aéroports, des zones d'attentes réservées aux mineurs isolés, qui seront pris en charge par un administrateur jusqu'à leur entrée en foyer. Troisièmement, pour «répartir la charge», un fonds de péréquation va être créé pour les conseils généraux, inégalement touchés par l'arrivée des jeunes