Baltasar Garzón avance- t-il masqué ? Ce juge espagnol élevé au rang de ses confrères italiens dits «mani pulite» pour leurs courageuses actions anti-mafia, a-t-il, lui, les «mains sales» ? Promu vedette internationale ce jour de 1998 où il fit arrêter à Londres l'ex-dictateur Pinochet, Baltasar Garzón était jusqu'à présent paré de toutes les vertus : celles du justicier sans peur et sans reproche montré en exemple de probité. Bien évidemment, les choses sont plus compliquées. Et c'est heureux. Rien n'est plus ennuyeux qu'une histoire simple. Voilà en tout cas notre étoile visée par la justice de son pays, où l'on en a peut-être juste assez de ses excès de zèle. Mais si finalement Garzón avait deux visages : un Dr Jekyll et Mr Hyde, victime non pas d'un funeste breuvage mais d'une institution ? Est-il réellement possible de savoir raison garder quand on occupe un poste à l'Audience nationale espagnole ? Car, malgré les réformes apportées à cette machine judiciaire héritée du régime franquiste, ce tribunal «extraordinaire» conserve d'énormes pouvoirs dérogatoires capables de faire tourner les têtes les plus intègres. L'histoire dira si Baltasar Garzón a succombé à cette appétence du pouvoir qui en a fait dégringoler tant d'autres. Lady Gaga elle, c'est sûr, avance masquée. C'est même une rock'n'roll attitude chez cette nouvelle star post-pop en passe de ringardiser Madonna par un sens subtil de la provocation. Un mixte de bon et mauvais goûts qu
Éditorial
Qui est le Garzón ?
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publié le 15 mai 2010 à 0h00
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