«Contrairement aux riches évadés fiscaux, nous voulons être de vrais citoyens en déclarant nos revenus.» Myriam, sans papiers, mais surtout élégante standardiste dans un cabinet médical parisien, n'aspire qu'à «la reconnaissance».
Arrivée du Sénégal en 2004, la jeune femme reçoit des quittances de loyer et des factures à son nom. Seule sa fiche de paye, qui mentionne une fausse identité, la différencie des autres salariés.
Cette semaine, comme quelque 200 travailleurs sans papiers, Myriam, s’est présentée dans les locaux de l’association Droits Devant, dans le 18e arrondissement de Paris, pour déposer sa déclaration de revenus 2009. Il est 18 heures et la file d’attente enfle dans le hall de l’association.
«Les salariés viennent de terminer leur journée de travail», indique Laurent Ripoche, un adhérent de l'association. Certains arrivent avec une déclaration pré-remplie. D'autres, pour qui c'est une première, la complètent sur les conseils des militants.
Faire pression sur les pouvoirs publics
Lancée par six collectifs et syndicats d’aide aux sans papiers, cette opération de soutien aux travailleurs sans papiers avait lieu, lundi et mardi, dans différents lieux de la capitale. Objectif: inciter ces salariés à déclarer collectivement leurs revenus pour faire pression sur les pouvoirs publics, qui, jusqu’à maintenant, ne pratiquent la régularisation qu’au cas par cas.
Au total, selon les associations, 300.000 à 400.000 sans papiers travaillent en France. «Même ceux qui bossent au noir ont