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Burqa : Sarkozy veut toujours faire sa loi

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Religion . Malgré l’avis défavorable du Conseil d’Etat, le Président a affiché sa volonté devant ses ministres.
par Fabien Paillot
publié le 20 mai 2010 à 0h00

Après un an de controverses et malgré de «fortes incertitudes constitutionnelles», le débat sur le voile intégral a franchi une nouvelle étape, hier, en Conseil des ministres. Le projet de loi visant à l'interdire dans tout l'espace public a reçu son feu vert, malgré l'avis défavorable du Conseil d'Etat et l'éventualité d'un examen par le Conseil constitutionnel.

Dans une déclaration solennelle adressée à ses ministres, Nicolas Sarkozy a défendu le «chemin exigeant, mais le chemin juste» emprunté par le gouvernement. «La citoyenneté doit se vivre à visage découvert», a-t-il ajouté en faisant référence à la «dignité de la femme» et au «contrat républicain».

«Pédagogie». Le texte de loi prévoit l'interdiction du port du voile intégral dans tout l'espace public, sous peine d'une amende de 150 euros. Les contrevenantes pourraient également être obligées d'effectuer un stage de citoyenneté. Les maris ou concubins forçant leurs compagnes à se voiler seraient, eux, passibles d'un an de prison et 15 000 euros d'amende. Souhaitant faire preuve de «pédagogie», le gouvernement a précisé que l'interdiction et les sanctions n'entreraient en vigueur qu'au printemps 2011.

Signe que le sujet cristallise les tensions, un débat organisé par l’association Ni putes ni soumises a dégénéré mardi soir, à Montreuil. Rassemblées dans une école primaire, une centaine de personnes ont tenté de débattre dans un climat houleux. Des memb