C'est l'histoire d'une tempête au milieu d'une mer d'huile. Cette vie unanimement qualifiée d'«exemplaire», qui, une nuit, explose dans le sang. Vendredi, Juliette, 9 ans, et ses frères Arthur et Noé, 7 et 5 ans, sont à l'école. Leur mère s'occupe d'Eloi, le petit dernier, presque 3 ans. Leur père, le docteur Bécaud, a exceptionnellement fermé son cabinet pour suivre une formation sur la journée. Chacun vaque à ses occupations ordinaires.
Bûche. Pourtant, personne ne les reverra plus vivants. Ils n'apparaissent pas aux sorties du samedi. Et le dimanche après-midi, le grand-père maternel, inquiet de leur absence au déjeuner, découvre les six corps dans la maison familiale. Aujourd'hui, aucune explication ne semble encore pouvoir justifier la tuerie. A l'entrée du lotissement, sur les hauteurs de Pouzauges (Vendée), les barrières bloquent toujours l'accès à la grande bâtisse moderne. Mais les enquêteurs ont fini leurs constatations. Par terre, au milieu du salon où Emmanuel Bécaud a été retrouvé pendu, ils ont ramassé un tas de papiers calcinés qui sont en cours d'analyses. Les autopsies, terminées hier, confirment que les enfants sont morts de coups très violents au crâne, vraisemblablement portés avec une bûche, retrouvée ensanglantée à côté du corps du père. Quant à son épouse, Sylvie, elle a succombé à de multiples coups de couteau au visage, à la gorge et au poumon. Pour le procureur de la Roche-sur-Yon, Xavier Pavageau, la thèse du «drame fam