Mais comment Dominique Versini, la Défenseure des enfants, a-t-elle fait pour donner un tel air de vaudeville aux sénateurs ? Le Sénat débattait mercredi et jeudi du projet de loi organique créant un tout nouveau Défenseur des droits. Celui-ci aspirerait les fonctions des actuels Médiateur de la République, Défenseur des enfants et la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Et même de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et l’égalité (Halde), si l’Assemblée suit les sénateurs qui l’ont ajoutée à la liste.
Mais voilà que, mercredi, Hugues Portelli (UMP) et Nicolas About (Union centriste) réussissent à faire passer des amendements sortant la Défenseure des enfants du périmètre du Défenseur des droits. Contre l’avis du gouvernement. Le lendemain, une réunion à l’Elysée aura raison de la résistance de la Chambre haute dont les membres, dans leur majorité, voteront la réintégration du Défenseur des enfants.
Mais pourquoi vouloir protéger la Défenseure des enfants et pas la CNDS, qui condamne inlassablement, dans ses avis, les bavures ou dysfonctionnements des forces de l'ordre, ou la Halde qui a réussi à se faire un nom dans la lutte contre les discriminations ? «Parce que les enfants nécessitent un traitement spécifique, argumente Nicolas About. La preuve : en 1945, on a décidé de créer des juges pour enfants et un code pénal des mineurs !»
Peut-être, aussi, parce que sa suppression a déclenché, depuis l'automne, un tombereau de protesta