Il n'en a pas la figure, pas les manières. Ce visage déformé par les brûlures, ces grandes phrases d'excuses quasi comiques, cette courtoisie confite, non, rien ne semble incarner «un des plus étonnants criminels du XXe siècle», pour reprendre la formule d'un policier. Xavier Philippe a 53 ans, une collection impressionnante de gilets de costume dans les tons beige à chocolat, d'excellents avocats qui rêvent de faire de son cas le plus bel acquittement de leur carrière, un passé judiciaire presque aussi long et varié que le code pénal. Escroqueries, détournements de fonds, homicide et tentative d'homicide, disparitions mystérieuses d'associés, fusillade, cambriolages, incendies… La liste, incomplète, n'est rien encore sans les circonstances, à chaque fois plus rocambolesques, de ces crimes et délits dont Xavier Philippe se dit, presque invariablement, innocent.
Depuis mardi 1er juin, il comparaît en appel devant la cour d'assises de Melun (Seine-et-Marne) pour le meurtre d'un de ses anciens associés, le pâtissier Christophe Belle, en 2005. A la barre défilent plusieurs policiers de la «Crime», la célèbre brigade du 36, quai des Orfèvres. Ils étaient là aussi il y a deux ans, en première instance, présents jusqu'au cœur de la nuit du verdict, pour entendre sa condamnation à trente ans. Une implication policière qui n'a rien d'ordinaire. Les enquêteurs de la brigade criminelle ont fait de Xavier Philippe un cas à part. Ils ne le lâchent plus. Ça f