Ce printemps, le marronnier politique et médiatique du «problème des retraites» est revenu sur le devant de la scène. Le scénario est identique : les uns comparent l’âge légal de départ avec ceux de nos voisins européens, les autres dénoncent la faiblesse du taux d’activité des seniors, les derniers exposent des projections catastrophistes. Et seules trois solutions sont avancées : cotiser plus, plus longtemps ou diminuer les pensions. Ces mesures restent de courtes vues. Une réforme d’ampleur qui garantisse les droits et les principes est pourtant possible.
Dans le débat actuel, les questions de l’égalité entre les retraités, à commencer entre les femmes et les hommes, de l’élargissement des sources de financement, de la limitation du cumul emploi-retraite, de la réduction des exonérations de cotisations sociales sont évincées. On peut parier que la nouvelle réforme des retraites ne sauvera pas plus le système des retraites que les trois réformes précédentes. Il faut changer notre manière de raisonner.
Une société basée sur la productivité et le court terme ne laisse pas de place aux seniors, aux jeunes et aux publics fragilisés, vite relégués au rang d’improductifs. La compétitivité produit nécessairement des exclus et le productivisme ne peut pas donner du sens au travail. Et face à l’intensification du travail, il est normal que les actifs souhaitent partir en retraite au plus tôt. Ainsi, plutôt que de penser le temps de travail de manière hebdomadaire ne faudrait-il pas