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Liliane Bettencourt espionnée

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L'affaire Bettencourtdossier
Dictaphone. Des écoutes ont révélé l’intervention de l’Elysée sur le litige qui l’oppose à sa fille. Eric Woerth serait aussi cité.
Photo prise le 18 avril 2005 au palais de l'Elysée à Paris de Liliane Bettencourt. (© AFP Patrick Kovarik)
publié le 17 juin 2010 à 0h00

L’affaire Bettencourt est donc une affaire d’Etat. La révélation, hier, par le site Mediapart, d’extraits d’enregistrements piratés de conversations entre l’héritière de l’Oréal, Liliane Bettencourt, et ses conseillers en apporte la preuve formelle. Le litige qui oppose la milliardaire et sa fille Françoise Bettencourt-Meyers sur les fonds octroyés au photographe François-Marie Banier a donné lieu à des interventions directes de l’Elysée sur le cours de la justice. Ces «écoutes», effectuées au moyen d’un dictaphone par un employé de maison, et transmises la semaine dernière à la brigade financière, font apparaître aussi des contacts privés entre l’un des gestionnaires de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, et Eric Woerth, alors ministre du Budget.

Dossier. Dès juillet 2009, Patrice de Maistre a informé la milliardaire du prochain classement sans suite par le procureur de Nanterre de l'enquête préliminaire pour «abus de faiblesse» visant le photographe, soupçonné d'avoir reçu près d'un milliard d'euros de Bettencourt. «Le conseiller juridique, à l'Elysée, que je vois régulièrement pour vous […] m'a dit que le procureur Courroye allait annoncer le 3 septembre, normalement, que la demande de votre fille était irrecevable. Donc classer l'affaire.»

En septembre 2009, au jour près, le procureur classait. La fille Bettencourt relançait l'affaire par citation entre parties. En décembre 2008, Liliane Bettencourt avait été reçue par