Menu
Libération

Les explosions en gare de Rennes font 2 000 victimes

Article réservé aux abonnés
Drame . En bombardant la gare de triage, lundi 17, la Luftwaffe a touché plusieurs trains, dont l’un transportant des explosifs. La ville est sous le choc.
publié le 18 juin 2010 à 0h00

Après le terrible bombardement de lundi matin, la ville de Rennes est toujours sous le choc. «Un spectacle dantesque», nous confie une survivante qui était aux premières loges, alors qu'elle venait rejoindre ses deux sœurs à la gare. Selon les premières estimations, on compterait près de 2 000 morts. Des centaines de personnes, souvent méconnaissables, ont été enterrées dans des tranchées creusées par des soldats réquisitionnés. Les corps sont «horriblement mutilés, brûlés, racornis. D'autres sont intacts comme pétrifiés», rapporte un témoin.

Basse altitude. Des sapeurs anglais ont confectionné rapidement un demi-millier de cercueils. A la clinique Saint-Yves, tenue par les sœurs Augustines, les blessés affluent et beaucoup souffrent de graves brûlures. L'accès au périmètre de la gare de triage de la plaine de Baud (à l'est de la ville) a été interdit par les autorités militaires françaises. Des témoins racontent avoir entendus, mardi encore, des explosions dans la zone dévastée.

Cette tragédie est la pire qu’ait connue la grande ville bretonne. Sur la base d’informations encore partielles, nous avons pu reconstituer les faits. Lundi vers 10 heures, alors que l’avant-garde de l’armée allemande se trouvait vers Fougères, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Rennes, trois avions de la Luftwaffe (d’autres témoins parlent de cinq) sont arrivés dans le ciel rennais, à basse altitude en suivant la route de Vitré. Il s’agirait de Ju-87 St