C'est une enquête préliminaire qui démarre vite. Très vite. L'ancien maître d'hôtel, soupçonné d'avoir espionné durant près d'un an la milliardaire Liliane Bettencourt, a été placé en garde à vue jeudi. En dissimulant un dictaphone, il aurait enregistré subrepticement, entre mai 2009 et mai 2010, des dizaines d'entretiens de l'héritière de L'Oréal avec ses conseillers financiers. Ces enregistrements pirates, et donc illicites, qui témoignent a minima d'une méconnaissance par Liliane Bettencourt des engagements financiers pris par ses conseillers, ont été remis à la brigade financière par sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, le 10 juin. Pour elle, ils constituent la preuve de la manipulation de sa mère par son entourage. Le parquet de Nanterre a ouvert, dès le 11 juin, une enquête pour «atteinte à la vie privée».
Le sujet est hautement sensible. Les larges extraits dévoilés par Mediapart montrent des interventions de l'Elysée pour faire classer la procédure engagée pour «abus de faiblesse» contre le photographe François-Marie Banier au sujet des fonds reçus de Liliane Bettencourt, estimés à un milliard d'euros. Les liens d'Eric Wœrth avec l'entourage de la milliardaire, comme l'embauche de sa femme - à la demande du ministre, selon les écoutes - dans l'équipe des gestionnaires de portefeuille de l'héritière de L'Oréal, pourraient expliquer, en partie, l'implication de l'Elysée. En avril 2010, le maintien de Florence Wœrth dans le staff de Bettencourt est j