Des extraits inédits des enregistrements du majordome de Liliane Bettencourt devraient dévoiler l'existence d'une opération d'évasion fiscale sur une vaste échelle. Une découverte embarrassante pour Eric Wœrth, ministre du Budget de mai 2007 à mars 2010, et dont l'épouse, Florence Wœrth, a travaillé comme conseillère financière au sein de Clymène, la holding personnelle de la milliardaire. L'objet du scandale tient en un petit paradis de 2,5 km2. Une île des Seychelles nommée d'Arros, et dont Libération avait révélé, dès le 11 juin 2009, qu'elle pourrait appartenir à Liliane Bettencourt par l'entremise de sociétés offshore.
À l'époque, l'entourage de l'héritière de L'Oréal avait nié. Nos informations s'appuyaient sur de longs entretiens avec un ancien responsable juridique et financier, resté près de dix ans au service de la milliardaire. Cette personne affirmait que Liliane Bettencourt détenait le titre de propriété de cette île en le dissimulant à l'administration fiscale française, par l'entremise de sociétés au Lichtenstein. Aux Seychelles, nous avions contacté un ancien responsable de la maintenance de l'île, Glynn Burridge, selon lequel Bettencourt «l'avait acquise».
Or cette propriété est confirmée par Patrice de Maistre, directeur général de Clymène, et donc supérieur hiérarchique de Florence Wœrth, dans les propos captés par le majordome. Des extraits seront mis en ligne aujourd'hui par le site Mediapart, dans lesquels Patrice de Maistre