Un ministre déstabilisé. C'est la première conséquence de la révélation, par le site Mediapart, des enregistrements pirates de l'ancien maître d'hôtel de Liliane Bettencourt. Mentionné à plusieurs reprises dans les discussions entre la milliardaire et son gestionnaire de fortune, le ministre du Travail Eric Woerth a dénoncé, hier, «une tentative de déstabilisation» contre lui. «Je m'étonne que ces accusations aient été lancées le jour où j'ai annoncé la réforme des retraites», a-t-il déclaré au Journal du dimanche.
Présenté comme «un ami» par Patrice de Maistre, patron des sociétés de gestion de portefeuilles de l'héritière de l'Oréal, Eric Woerth fait en réalité une entrée fracassante dans le litige qui oppose Liliane Bettencourt à sa fille Françoise pour le contrôle de la fortune familiale. Dans les enregistrements pirates, Maistre évoque les conditions d'embauche de Florence Woerth, l'épouse du ministre, par l'un des holdings du groupe, et diverses interventions d'Eric Woerth, alors ministre du Budget, en faveur du groupe de cosmétiques.
Dès vendredi, la porte-parole du PS, Martine Aubry, a demandé «la transparence» dans cette affaire. Le député PS Arnaud Montebourg a dénoncé, samedi, «un conflit d'intérêt, qui s'il était avéré, serait pénalement répréhensible». «Nous avons un ministre du Budget, en même temps trésorier de l'UMP, dont la femme travaille à organiser la fraude fiscale de Mme Bettencourt. En