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LE BAC VU PAR...

«Bien sûr, les fossiles sont postérieurs aux 1,8 million d'années de la lave...»

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«La copie» de sciences de la vie et de la terre (SVT) d'André Langaney, généticien et spécialiste de l'évolution animale et humaine.
par Par ANDRE LANGANEY
publié le 23 juin 2010 à 17h18
(mis à jour le 24 juin 2010 à 11h17)
Ils sont dix à passer le bac pour Libé.fr cette année, toutes matières confondues ou presque.
Aucune autre consigne que celle de rendre «en temps réel» un exercice libre plutôt qu'un corrigé. André Langaney, généticien, s'est jeté sur l'épreuve de sciences de la vie et de la terre. Il est spécialiste de l'évolution animale et humaine. Voici sa copie rédigée en 1 heures et 49 minutes!
Sujet complet de l'épreuve de SVT, avec documents, à lire ici.

Partie 1

Sujet: Indiquez les modifications de la biosphère qui caractérisent la limite Secondaire-Tertiaire et décrivez les causes possibles des changements biologiques observés.

Les modifications de la biosphère à la limite Secondaire-Tertiaire sont intéressantes par les polémiques qu’elles créent entre chercheurs de différentes disciplines et différents clans.

Au delà de leur intérêt propre en biologie de l’évolution, cette crise est passionnante en matière de sociologie, philosophie et histoire des sciences.

a) Les faits

Entre le secondaire et le tertiaire se sont produits de multiples changements de la faune et de la flore, dont les plus connus sont la disparition de nombreuses espèces de grands reptiles du secondaire auxquels ont succédé des mammifères bien plus spectaculaires au tertiaire qu’au secondaire. Du côté de la flore, le tertiaire a connu une grande diversification des angiospermes, en liaison, sans doute avec la diversification des insectes pollinisateurs, bien moins connue.

En gros, il est parfois suggéré que jusqu'à 50% des espèces animales ou vivantes auraient disparu à la fin du secondaire, ce qui veut dire beaucoup, mais nettement moins en proportion qu'à la limite primaire secondaire où l'on avance 95%. Toutefois, sachant que l'on ne saurait dire aujourd'hui si, au delà de moins de deux millions d'espèces décrites, il en existe actuellement 5 ou 50 millions, et que les espèces fossiles sont bien moins connues, on ne peut prêter à ce genre d'interprétations qu'une valeur hautement pifométrique.

Par ailleurs, en parlant de crise en ces temps, le sujet prend déjà un parti pris questionnable. Pour ce que l'on en sait, ces disparitions d'es