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portrait

Hacker ouvert

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François cousteix. Grâce au FBI, ce jeune Auvergnat a compris que pirater la Toile et le compte Twitter d’Obama, c’était très mal.
publié le 24 juin 2010 à 0h00

Quatre murs bleus, un poster de foot un peu passé et une frise Astérix à mi-hauteur. L’antre du pirate est une chambre d’enfant. L’enfant a grandi. Il n’est jamais parti mais a voyagé loin, profond dans les arcanes du Web, jusqu’à se retrouver en procès demain pour avoir ébranlé Twitter, le phénomène 2.0 du moment. Stratégie d’attaque : infiltrer le carré paillettes de la twittosphère, soit les comptes de Britney Spears, Lily Allen, Ashton Kutcher, Lindsay Lohan et, tant qu’à faire, de Barack Obama. Tout ça le plus tranquillement du monde, sans bouger du pavillon familial de Beaumont, Puy-de-Dôme. Ce qui en fait mine de rien, sinon la troublante incarnation d’un Internet prophétisé village global, du moins le seul hacker français dont les aventures disent quelque chose à votre voisin.

«M. et Mme Cousteix et leurs enfants», annonce la boîte aux lettres. Il est aide-soignant au CHU voisin, elle s'occupe de leurs quatre filles et deux garçons. François, 24 ans, est l'aîné. Tignasse brune sur regard écarquillé, teint pâle, no look tee-shirt-baskets, tout de nervosité rentrée. «Renfermé, solitaire», constate-t-il. Pas un loquace, c'est certain, et pourtant limite prolixe quand il s'agit d'expliquer comment il s'y est pris pour aller picoter les chevilles de Twitter. «Presque simple.» Presque. D'abord, repérer les noms des «administrateurs» maison, soit les salariés aux manettes. Traquer les infos personnelles qu'ils ont laissé traîner sur les réseaux soc

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