Il décrit son tatouage, qui tache la moitié droite de son visage. «Des mâchoires de mort. Et les larmes, c'est le sang qui coule.» La présidente du tribunal : «Vous aviez projeté de tatouer l'ensemble de votre visage, un côté représentant le bien, l'autre le mal. Quelle moitié avez-vous sur le visage finalement ?»«Le mal», répond le «cannibale». Nicolas Cocaign a tué Thierry Baudry, son codétenu, dans la nuit du 2 au 3 janvier 2007, à Bonne-Nouvelle, la maison d'arrêt de Rouen. Il a fait rissoler sur le réchaud bricolé de sa cellule des échalotes, s'est muni d'une lame de rasoir et a découpé un morceau de poumon, qu'il a mis dans la poêle. Il l'a mangé, il pensait que c'était le cœur (Libération de lundi).
«Frénésie». Depuis lundi, Cocaign comparaît pour meurtre et actes de torture et de barbarie devant la cour d'assises de Seine-Maritime. Face à l'ogre, la présidente a une voix de petite fille. Il est là, voûté dans un gilet taché. Le matin, son menton tremble. Depuis son incarcération, Cocaign suit un traitement. Il dit «ouais, ouais» ou «nan, nan». On a souvent l'impression qu'il s'efforce de répondre dans le sens de la question posée, quitte à dire le contraire quelques minutes plus tard. Il dit que Baudry ne respectait pas les règles de la vie en cellule, que le soir du meurtre, il lui a lancé un «regard fusilleur». «A ce moment-là, j'ai eu une pulsion sexuelle. Une frénésie s'es