On ne saura jamais ce qui s'est passé, marmonne ce vieux vigneron à la retraite. Anselme a perdu comme ça un fils de 14 ans en 1974. Il s'est effondré jeudi en apprenant qu'une «petite» du collège des Mailheuls venait de passer de vie à trépas après absorption de médicaments le 17 juin. Que depuis ce 17 juin, trois autres collégiens, aujourd'hui hors de danger, se soient à leur tour gavés de médicaments le laisse sans réaction particulière : «La vie est une chienne, c'est tout…»
Il n'y a pas d'épidémie suicidaire qui tienne, selon la principale du collège de ce gros bourg de 8 000 âmes : certains de ces quatre enfants se connaissaient, les autres pas. Trois, tout de même, pouvaient être des élèves de la même classe de 3e. Et deux, selon la préfecture, communiquaient à travers le réseau Facebook sur lequel ils avaient chacun annoncé leur intention. «Y'a pas d'explication, reprend le retraité, accablé. C'est tout simplement le désordre du monde.»
Le personnel et les enseignants du collège des Mailheuls n'ont «pas le droit de parler aux journalistes», nous dit l'un d'eux. Avant d'ajouter qu'il ne croit pas à la thèse selon laquelle ces quatre ados de 15 et 16 ans auraient été «fragilisés» par les deux décès tout récents d'un jeune homme sur son scooter et d'une jeune fille sur son vélo : «Un chagrin, une engueulade, n'importe quoi peut fragiliser un gamin. A cet âge, ils se sentent tellement immortels qu'ils ne