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Libération
A la barre

Outrage au Président : «Je voulais m’exprimer, je l’ai fait dans mon langage»

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publié le 26 juin 2010 à 0h00

Il arrive d'abord avec un pansement sur le nez et le retire dans le box, laissant entrevoir des plaies rougeâtres et des pommettes violacées sous des yeux boursouflés. Mohamed B., 21 ans, casier vierge, est passé vendredi en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis). «Va te faire enculer connard. Ici, c'est chez moi», a-t-il lancé à Nicolas Sarkozy lors de sa visite surprise à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mercredi soir, avant d'être interpellé par la police. Résultat : outrage au président de la République, à la police et rébellion.

Mohamed, bras croisés, écoute avec un sourire ironique la description des faits par la présidente. Il aurait tenté de trop s'approcher. Les policiers, demandent à l'individu «turbulent» de s'écarter. Il insulte. «Tu peux répéter ?» apostrophe Nicolas Sarkozy. Lui répète et se débat quand les policiers le mettent à l'écart. Interpellation musclée : «Mise à terre», «étranglement», «chute» et enfin, «menottes», recense la présidente.

Sur Nicolas Sarkozy, Mohamed est catégorique : «Je voulais lui exprimer mes pensées, je l'ai fait dans mon langage. Je veux pas m'excuser. Sale con, il le dit bien…» Pour le reste, les témoignages se contredisent et le ton monte. A la barre, les trois policiers, épaules carrées, évoquent un groupe hostile, face à une centaine de représentants des forces de l'ordre et une soixantaine de gardes du corps. Arrivé à la descript