Menu
Libération

De l’imbroglio Bettencourt au scandale d’Etat

Article réservé aux abonnés
Le conflit familial, dont le procès s’ouvre aujourd’hui, a révélé de confondantes accointances politico-judiciaires.
publié le 1er juillet 2010 à 0h00

On croyait à un litige familial. L'affaire Bettencourt est devenue un scandale politico-judiciaire, une fusée à plusieurs étages, qui implique l'Elysée, plusieurs administrations, et le ministre du Travail, ancien titulaire du Budget, Eric Woerth. Le procès du photographe François-Marie Banier qui s'ouvre, ce matin, devant la 15e chambre du tribunal correctionnel va s'en ressentir. Et la pression sur les juges est désormais maximale.

Ce procès est pourtant celui d'une fille, Françoise Bettencourt-Meyers, contre l'ami de sa mère, Liliane Bettencourt, 87 ans, troisième grande fortune de France. Ou celui d'une fille qui veut protéger sa mère d'un «abus de faiblesse». C'est selon. Mais la révélation, le 14 juin, par le site Mediapart et le Point des enregistrements du maître d'hôtel de la milliardaire a dévoilé la face cachée de l'affaire. L'intervention de l'Elysée pour l'étouffer. L'existence d'une fraude fiscale massive. Et les liens unissant l'ex-ministre du Budget Eric Woerth et les gestionnaires de fortune de Liliane Bettencourt, qui avaient embauché son épouse, Florence.

Le tribunal devrait examiner d'entrée les conséquences juridiques de ces faits nouveaux. Me Hervé Témime, l'avocat de François-Marie Banier, qui a dénoncé «un procédé odieux», a d'ores et déjà fait savoir qu'il demandait un renvoi de l'audience. De l'autre côté de la barre, Me Olivier Metzner, défenseur de Françoise Bettencourt-Meyers, a communiqué