Le remboursement à Liliane Bettencourt de 30 millions d'euros par le fisc, en mars 2008, au titre du bouclier fiscal, met-elle a mal la défense d'Eric Woerth ? Il pose en tout cas la question du degré d'information dont disposait à l'époque le ministre du Budget sur la situation fiscale de l'héritière de L'Oréal. Et l'enjeu reste celui de la position de «conflit d'intérêt» dans laquelle il se trouvait depuis l'embauche de sa femme Florence chez Clymène, la société de gestion de patrimoine de Liliane Bettencourt.
Eric Woerth a indiqué vendredi qu'il «n'avait pas donné son aval pour le versement du bouclier fiscal de Mme Bettencourt», contredisant sur ce point le site Mediapart qui a révélé l'information, jeudi. «Un ministre du Budget n'intervient en aucun cas dans cette procédure», a précisé le cabinet du ministre. La loi qui offre un droit de restitution des impositions directes pour la fraction qui excède 50% des revenus a été normalement appliquée à Liliane Bettencourt, indiquait le ministère du Budget : «L'aval du ministre n'est pas requis, tant pour le calcul que pour le virement, et quel que soit le montant du virement.»
Dîner. Si Eric Woerth a contesté avoir donné son aval au bouclier, il n'a pas démenti avoir été informé. «Pour des montants aussi significatifs, le ministre est nécessairement informé», commentait un avocat pénaliste, hier. «C'est extrêmement délicat de demander au fisc de rembou