L'affaire Woerth pourrait rebondir en Suisse, où certains banquiers se réjouissent ouvertement des ennuis de l'ancien ministre du Budget et de la révélation des comptes cachés de Liliane Bettencourt. «Pour nous, il était le pire attaquant de la Suisse et de son système, fait remarquer un gérant de fortune. C'est le retour de bâton.» L'an dernier, l'exploitation de la liste des 3 000 exilés fiscaux, récupérée par la France auprès d'un ancien cadre de HSBC, avait fait scandale dans les milieux bancaires.

Bureau. Vendredi, un gérant de fortune genevois, interviewé par la Tribune de Genève, a révélé que Florence Woerth semblait disposer dans la ville suisse d'un bureau dans le cadre de ses fonctions dans la société de gestion de patrimoine de la milliardaire, la société Clymène. La femme du ministre du Budget «était vue très souvent dans le "family office" de la milliardaire française, qui se situe à deux pas de l'Hôtel d'Angleterre», selon ce banquier, qui témoigne sous couvert de l'anonymat. «Eric Woerth, durant ces deux dernières années, ne pouvait pas ignorer que sa femme se trouvait très régulièrement à Genève. Et que ce n'était certainement pas pour voir son jet d'eau !» «Le travail de Florence Woerth consistait à voyager un peu partout pour trouver les gestionnaires de fonds», commentait, hier, l'entourage de Patrice de Maistre, le patron de Clymène et ancien employeur de l'épouse du ministre.