L'affaire Bettencourt aura-t-elle des suites judiciaires sérieuses ? Plus de trois semaines après être entré en possession des enregistrements du maître d'hôtel de Liliane Bettencourt, le procureur de la république de Nanterre, Philippe Courroye, a fait savoir qu'il pourrait ouvrir une enquête pour «blanchiment de fraude fiscale». «Nous attendons une confirmation technique de la police sur la validité des enregistrements et envisageons effectivement une enquête pour blanchiment et une saisine du fisc», a indiqué le procureur général de Versailles, Philippe Ingall-Montagnier, au Journal du dimanche, samedi. «Le parquet le peut, a commenté hier la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie. Il est évident que je n'y mets pas d'obstacle.»«Il n'y a pas de traitement de faveur sur le plan judiciaire et il n'y a pas eu de traitement de faveur sur le plan fiscal», a-t-elle assuré, alors qu'aucune vérification fiscale n'a été entreprise sur le patrimoine de Liliane Bettencourt. Jusqu'à aujourd'hui, les investigations sont restreintes aux atteintes à vie privée, abus de confiance et vols présumés, et visent d'anciens employés de la milliardaire.
Dilatoire. Dès le 11 juin, les écoutes ont pourtant révélé l'existence d'un dépôt de 78 millions d'euros en Suisse, et la mise en place d'une fondation au Liechtenstein pour l'achat de l'île d'Arros, aux Seychelles. Le 21 juin, l'héritière de L'Oréal a admis l'existence des comptes en S