Rien ne prédisposait Claire Thibout à faire trembler la République. Cette petite dame au regard déterminé, qui aura 52 ans mardi prochain, a le profil et la carrière d’une femme de confiance irréprochable. Une dame de fer, même, qui a servi fidèlement les Bettencourt, Liliane et surtout André, de mai 1995 à novembre 2008. Dans l’immense hôtel particulier de Neuilly, elle disposait d’un bureau, fermé. On lui avait donné aussi la clé des coffres à la banque. Parfois, c’est elle qui ramenait les bijoux et parures de diamants que Liliane Bettencourt voulait porter. Elle avait des informations que personne d’autre n’avait, s’occupant des comptes personnels, des déclarations d’impôts et des liquidités nécessaires à la vie de la demeure.
«Ne pas être complice». Un diplôme d'études supérieures comptables en poche en 1983, elle avait fait carrière dans des cabinets d'expertise et de gestion de portefeuilles. «C'était une femme compétente, se souvient Pascal Castres Saint-Martin qui dirigeait jusqu'en 2004 les sociétés de gestion de patrimoine des Bettencourt, Clymène et Téthis. Elle avait formé la comptable et vérifiait les comptes.» Sans en connaître l'usage, le prédécesseur de Patrice de Maistre se rappelle qu'elle remettait des sommes d'argent à André Bettencourt. Castres Saint-Martin quitte le navire pour «ne pas être complice» des donations faites au photographe François-Marie Banier. Claire Thibout aura le même réflexe, en 2008, en tém