Cela se passe comme ça, quand on est témoin numéro 1 dans une affaire d’Etat. Cela ne s’arrête pas. Tout est vérifié plusieurs fois. C’est normal, ou en tout cas, prévisible. Claire Thibout, l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt, qui a déclaré qu’une somme occulte de 150 000 euros aurait été remise à Eric Woerth pour le financement de l’élection présidentielle de 2007, a subi hier plusieurs confrontations dans les locaux de la brigade financière. Elle a maintenu ses déclarations sur les remises de fonds à des politiques, en particulier au ministre du Travail, mais elle a relativisé sa mise en cause de Nicolas Sarkozy, telle que Mediapart l’avait formulée.
Après son audition, mercredi soir, et ses deux interrogatoires de lundi, réalisés par la brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP), elle a donc été questionnée pour la quatrième fois cette semaine. Toujours en qualité de témoin, c'est-à-dire sans avocat, et dans le cadre des enquêtes préliminaires sous le contrôle du parquet de Nanterre, sans juge d'instruction. «Elle n'en peut plus d'être harcelée de cette façon et d'être désignée comme une accusatrice, commente son avocat, Me Antoine Gillot. On cherche à la diaboliser, mais elle ne reviendra pas sur ses déclarations.»
«Romance». Lors de son audition, mercredi soir, à Avignon, Claire Thibout a maintenu ses déclarations faites aux policiers, lundi concernant Eric Woerth. «M. de Maistre [le