L'Elysée a-t-il violé le secret de l'enquête Woerth-Bettencourt ? C'est désormais la question délicate posée par la fuite, jeudi matin, d'extraits du procès-verbal d'audition de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt, dans le Monde, puis le Figaro.fr. La veille, Claire Thibout s'était rétractée sur des éléments de l'interview accordée au site Mediapart. Mais les extraits de procès-verbaux divulgués mentionnent son revirement au sujet des versements à Sarkozy, et pas le maintien de son témoignage sur un financement de 150 000 euros destiné à Eric Woerth. Cette intox a été gérée au plus haut niveau, le point culminant étant la validation des fuites par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. Samedi, la députée (PS) Aurélie Filippetti a demandé l'ouverture d'une enquête sur ces «violations du secret».
«Le PV qu'on nous donne, il est vrai, mais il est tronqué. C'est une stratégie élyséenne très précise de communication», a admis Gérard Davet, journaliste au Monde, dans l'émission Arrêt sur images samedi, sans confirmer toutefois qu'il tenait le document des services du président de la République. Le Monde a été le premier à sortir la «marche arrière» de la comptable (il en donnera une version plus complète dans l'après-midi) : «Le matin, on a aucun mal à obtenir des extraits du procès-verbal. Mais les extraits qu'on nous donne sont soigneusement sélectionnés», explique Davet.
A midi, le Figaro.fr publ