L'enquête sur l'affaire Bettencourt continue. Implacable, ou presque. Les policiers ont conduit, hier après-midi, sept perquisitions visant l'entourage de Liliane Bettencourt. En l'absence de la milliardaire, ils auraient renoncé à perquisitionner son hôtel particulier. «Le parquet est un directeur d'enquête, et j'ai quelque expérience dans ce domaine, a averti simultanément Philippe Courroye, dans un entretien au Monde. Il ne s'agit pas de protéger quiconque, ni de prouver son indépendance.»
Affaire morcelée. Fragilisé et agacé par les critiques sur sa gestion de l'affaire, le magistrat a défendu, dans le Monde, son choix d'ouvrir trois enquêtes préliminaires parallèles, plutôt que saisir un juge d'instruction. De nombreuses personnalités judiciaires et politiques se sont exprimées en faveur de la désignation d'un juge (Libération de samedi). Philippe Courroye, ancien juge d'instruction réputé intrépide, avait reçu l'Ordre national du mérite des mains du président de la République, le 24 avril 2008, un rare honneur.
Courroye signale, dans le Monde, que la décision d'ouvrir une information judiciaire «relève du parquet», «et non de commentateurs extérieurs». «En l'état, il n'y a aucune raison technique, juridique ou procédurale pour ouvrir une information judiciaire», a-t-il rétorqué. L'affaire est donc morcelée en plusieurs «enquêtes». Au moins trois : l'une «pour atteinte à la vie privée»