Dans le ciel, demain, elle passera en trombe au-dessus des Champs-Elysées. Seule dans son Alphajet, à 600 km par heure, c'est elle qui sera le chef d'orchestre. Derrière, ses équipiers, évoluant à deux ou trois mètres les uns des autres, obéiront sans moufter. Cette année, Virginie Guyot est le leader de la très select Patrouille de France, vitrine de l'armée de l'air française. Première femme à commander cette unité d'élite, elle était la candidate parfaite. Peut-être même un peu trop.
Elle est pilote de chasse. Femme et pilote de chasse. Ce qui lui vaut d'appartenir à la confrérie des «FAF (French Air Force) Angels», référence vintage aux Drôles de dames. Avec la devise : «Pas de panique, les femmes sont aux commandes», brodée dans un coin de l'uniforme. Aujourd'hui, elles sont onze à avoir leur macaron de chasseur, dans une profession réservée aux hommes jusqu'en 1999.
Le commandant Guyot a fait sauter un verrou de plus, en rejoignant en 2008 la Patrouille de France, réservée à la crème des pilotes expérimentés. Jolie blondinette pas très grande, fine, un peu de mascara. La trentaine. Elle surprend par sa douceur et son apparente simplicité, qui tranche du tout au tout avec la galère sans nom pour la rencontrer. «Une heure avec elle ? Mais c'est énooorme, je vois mal comment elle va pouvoir se libérer», nous prévient-on d'emblée. Va pour un créneau dans le TGV Aix-Paris, «mais attention, pas plus d'une heure. Ensuite, elle doit parler