C'était un peu le marronnier des lendemains de 14 Juillet. Celui des premiers de l'An aussi. Après ces nuits de liesse collective, la Direction générale de la police nationale dévoilait le nombre de voitures brûlées. C'est fini: Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, a décidé de garder les données secrètes, pour «mettre fin à cette tradition malsaine consistant à valoriser, chaque année à la même époque, des actes criminels». Les préfectures ont aussi reçu l'ordre de ne pas communiquer les chiffres départementaux.
Un «choix politique assumé et annoncé dès l'an dernier, assure-t-on place Beauvau. Nous n'avons pas attendu de connaître les chiffres pour savoir si nous les dévoilerions ou pas.»
Modes de calculs
Fini aussi les polémiques sur l'exactitude du décompte, soupçonné d'être sous-estimé. «Les chiffres ne prennent pas en compte la propagation du feu à d'autres véhicules», soutient Yannick Danio, délégué national d'Unité SGP Police, premier syndicat chez les gardiens de la paix. «On ne compte pas le nombre de voitures touchées, mais le nombre de procédures engagées pour retrouver les auteurs des mises à feu», confirme Christian Mouhanna, co-auteur de Police, des chiffres et des doutes (éd. Michalon).
Pour ce chercheur du CNRS, «l'annualisation facilitera la dissimulation». Il cite ainsi l