L’eurodéputée (ADLE) Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre de l’Environnement, s’interroge sur l’enquête de Nanterre et demande la saisine de la Cour de justice de la République.
Que pensez-vous des investigations engagées par le procureur de Nanterre dans l’affaire Bettencourt ?
J'ai d'abord le sentiment que Philippe Courroye cherche à recentrer cette affaire sur les faits de fraude fiscale qui ne concernent que Mme Bettencourt, M. de Maistre et M. Banier. On essaye visiblement de mettre le reste sous le boisseau.
Le rapport de l’inspection générale des finances (IGF) a-t-il «blanchi» Eric Woerth à vos yeux ?
Il m'a fait penser au rapport demandé, en 1985, par Laurent Fabius dans l'affaire du Rainbow Warrior. Bernard Tricot, membre du Conseil d'Etat, l'avait réalisé sur la base des documents qu'on avait bien voulu lui donner, et qui mettaient hors de cause la DGSE [Direction générale de la sécurité extérieure, ndlr]. De la même façon, le rapport de l'IGF n'est qu'un rapport interne. La question est de savoir si M. Woerth a été informé ou non de faits qui auraient dû conduire à un contrôle fiscal. Le rapport de l'IGF nous dit qu'il n'est pas intervenu. J'ignore totalement sur quels documents elle a pu travailler. Et, pour avoir été ministre, je sais aussi très bien qu'il y a des choses qu'on n'écrit pas. Plus fondamentalement, l'administration peut-elle vraiment écrire sur elle-même ? N'est-ce pas se trouver d