«Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat !» Cette formule pourrait bien ne plus être réservée aux séries policières. Le Conseil constitutionnel a examiné, hier, la conformité de la garde à vue (GAV) «aux droits et libertés garantis par la Constitution» lors d'auditions publiques. Sa saisine a été rendue possible par l'instauration des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) depuis mars. Le 1er mai dernier, la Cour de cassation avait demandé au Conseil consitutionnel de plancher sur le sujet après avoir étudié 26 requêtes formulées dans des tribunaux de toute la France.
Chevet. Hier, les 8 juges présents (trois d'entre eux manquaient à l'appel, dont Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing) ont écouté plaider, durant deux heures, une dizaine d'avocats, tous entrés en guerre contre la GAV. Ces juristes ont déploré, à l'unisson, leur rôle secondaire dans la procédure actuelle. «L'avocat est à la place d'un médecin appelé au chevet d'un malade auquel il ne peut pas prescrire de traitement», a lancé Me Gaël Candella, du barreau de Lyon. Certes, toute personne en GAV peut rencontrer un avocat dès la première demi-heure, mais celui-ci n'a pas accès au dossier. Le défenseur se borne à lui rappeler ses droits et vérifier que les conditions de détention sont acceptables. Puis, il ne le reverra qu'à partir de la vingtième heure de GAV.«On joue le rôle d'une assistante sociale», confie Me Christ