Tradition de la Ve, les présidents de la République aiment bâtir pour laisser leur trace dans l'Histoire. A l'exception de De Gaulle qui avait payé d'avance, ils l'ont tous fait. Nicolas Sarkozy n'est pas différent des autres : à peine élu en juin 2007, il parlait de communauté urbaine autour de Paris. Devenir le baron Haussmann du XXIe siècle, comme l'avait évoqué son conseiller Henri Guaino, a de quoi faire rêver un chef d'Etat. Accessoirement, organiser le bazar de l'agglomération parisienne est un objectif louable.
Quatre ans plus tard, ces nobles ambitions ont dégringolé. Le Grand Paris avait entraîné, en 2007, la création d’un secrétariat d’Etat au Développement de la région capitale, innovation confiée à un ancien chef d’entreprise (Christian Blanc) supposé dynamique. Le ministre est limogé le 4 juillet, le secrétariat d’Etat supprimé fissa, et le dossier confié, sans crainte de l’effet comique, au ministère de l’Espace rural.
Ce processus de descente en gamme devrait s’achever aujourd’hui avec l’élection d’André Santini à la présidence de la Société du Grand Paris (SGP), par les membres de son conseil de surveillance. La SGP est l’établissement public créé par la loi Grand Paris de Christian Blanc. Le président de la SGP aura des pouvoirs considérables d’aménagement sans s’être donné la peine de passer par le suffrage universel. Il lui aura suffi d’être l’homme du Président.
Bétonnage. Maire d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) d