Les obsèques de Luigi Duquenet, abattu vendredi soir après avoir forcé un barrage de gendarmerie dans le Loir-et-Cher, se sont déroulées dans le calme, hier, en l'église de Saint-Gervais-la-Forêt. Plus de 250 proches, issus de la communauté des gens du voyage dont le jeune homme était originaire, étaient présentes. «On ne tue pas un homme pour ça», continuent de s'indigner les membres de la famille de la victime. «Le reste n'a pas d'importance. Une voiture ou une vitrine ça se remplace», insiste l'un d'eux, faisant allusion aux deux nuits d'émeute qui ont agité le village de Saint-Aignan et ses alentours (Libération du 20 juillet).
Les proches de Luigi, qui défendent toujours la thèse du «racisme antigitans», devraient porter plainte contre X. Les renforts promis lundi par Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, qui s'était rendu sur place, ont été déployés hier après-midi : 300 gendarmes mobiles, mais aussi des membres du GIGN et deux hélicoptères avec caméra géothermique.
Jean-Michel Billon, le maire (sans étiquette) de Saint-Aignan, approuve : «J'espère qu'ils resteront au moins une quinzaine de jours, le temps nécessaire pour que les esprits s'apaisent.»
Interrogé par Libération, Philippe Le Moing-Surzur, le secrétaire général de la préfecture, déclare : «Nous avons les effectifs qu'il faut pour assurer la mission confiée par le ministre. Le dispositif mis en place sera adapté à l'évolution de la situation.»