Dans l'affaire Bettencourt, un deuxième front judiciaire est désormais ouvert. Saisie d'un «supplément d'information» le 1er juillet, lors du procès du photographe François-Marie Banier, la présidente de la 15e chambre correctionnelle de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, a, parallèlement aux enquêtes du parquet, commencé ses auditions.
Vendredi, Claire Thibout, l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, déjà interrogée quatre fois par la police, a été longuement entendue par la magistrate. Financements politiques, enveloppes, et «abus de faiblesse» divers et variés au détriment de Liliane Bettencourt ont été réexaminés. D'abord, une date. Celle de la remise de «l'enveloppe» destinée, selon elle, à un financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. «Patrice de Maistre [conseiller financier de Liliane Bettencourt, ndlr] m'avait demandé 150 000 euros en espèces pour les remettre à Eric Woerth, rappelle-t-elle. J'ai évidement compris que c'était pour la campagne des présidentielles. Je me suis trompé de date, en fait. J'ai retrouvé, après, tout ça dans mon agenda 2007. A la date du 18 janvier 2007, j'ai inscrit : "Rendez-vous Mme Bettencourt pour donner enveloppe qu'elle donnera à Patrice."» Elle n'avait apporté que 50 000 euros, qu'elle devait remettre à Liliane Bettencourt. «Quand je suis allée la voir, elle m'a demandé de rester et de me mettre dans un coin, explique Claire Thibout.