Un homme arrive en criant. Il est habillé comme un membre du personnel médical et demande de l’aide, de toute la force de ces poumons. Une sirène d’ambulance retentit soudain dans la salle de presse et force les centaines de journalistes à lever la tête de leurs écrans d’ordinateur.
Puis, un brancard surgit dans la salle, encadré par des docteurs portant le nom des contributeurs du Fonds mondial. La sirène rugit tandis que les «médecins» se relaient pour mimer la réanimation d'un Fonds mondial exsangue. Les journalistes se sont rassemblés en masse, la chorégraphie à l'anglo-saxonne est efficace et les images vont bientôt être relayées sur internet. A qui s'adressent-elles?
Plus de 25.000 personnes présentes, des heures de réunions, des actions de sensibilitation et d’alerte, des tonnes de papier... Des stands à n’en plus finir, les laboratoires pharmaceutiques qui construisent de véritables petites maisons éphémères, un village global coloré et visité. Un espace enfant, des glaciers. Pourtant, au milieu de ce tourbillon, pour ma première conférence internationale sur le sida, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander quel était l’impact de cette conférence sur le monde à l’extérieur.
«Nous vivons avec le VIH et nous couvrons la conférence internationale»
Dans les premières conférences, ni les activistes, ni les personnes séropositives n’étaient invités à prendre la parole. Aujourd’hui, impossible d’imaginer une conférence internationale sur le sida sans la présence des associations.
Dans le «positive space», aménagé pour les personn