Tension sur la ligne de départ. Le starter s’apprête à passer au vert, un pilote va lâcher les chevaux. Il ne s’élance pas sur un circuit automobile, moderne et confortable, mais sur une petite départementale de la Nièvre, perdue dans les forêts d’un parc régional où les glissières de sécurité en bois protègent des ravines, des ballots de paille masquent des roches de granit et le bitume fond sous le soleil. C’est la course de côte de Lormes, épreuve régionale et amateur. On y vient chaque année en famille et entre potes, autour d’une centaine de pilotes. Des nostalgiques du carburateur pour qui le ronronnement d’un moteur est une symphonie.
«Vacances». Le principe est simple : réaliser le meilleur temps sur un tracé tout en virages et en montée. Pour y parvenir, une communauté d'initiés aligne différentes sortes de mécaniques : des voitures de série survitaminées, des prototypes construits au fond du garage et quelques onéreuses monoplaces, pour les plus chanceux. La grande majorité travaille dans l'automobile, côté vidange-graissage. Cette passion dévorante se prolonge le week-end sur des portions de routes fermées à la circulation pour l'occasion un peu partout en France.«Ici, c'est les vacances», résume un concurrent, torse nu, la combinaison ignifugée nouée sur les hanches. Vacances familiales. C'est que le virus de la conduite, comme la Simca 1000, se transmet de père en fils. Les «frangins frangines» possèdent chacun leur bolide, l'on